Sajjra

La musique de Sajjra est un ensemble unique de chants telluriques et inclassifiables sortis de l’éther. Elle rappelle la résonance des brass bands andins ou celle de paysages naturels grandioses. Jaillissent alors textures et rythmes qui évoquent d’instables paysages sonores ruraux et urbains, épiphanies en transe pleine de bruits et de couleur.

Dans les anciennes cultures andines et amazonienne, le serpent représente le sous-sol (dans l’espace) et le passé (dans le temps). Il a aussi un lien avec l’eau, la maternité et les puissances féminines, la fertilité, la continuité et l’énergie terrestre qui connecte les différents monde. « Serpent is present » est un anagramme et un jeu de mots qui invoque ces pouvoirs et les reconnecte avec nous à travers les sonique. Les communautés artistiques underground ou autogérées ont toujours été des alternatives aux sociétés mainstreams rafraîchissantes (ndt : j’imagine une grosse limonade), ce grâce à des stratégies d’organisation pleines de défi, mèfi! et à des chemins artistiques insoumis à un marché ou à des intérêts privés ou gouvernementaux. Pendant les sombres années de la pandémie beaucoup de communautés autogérées ont disparu et cette tendance se poursuit aujourd’hui encore du fait la situation géopolitique actuelle. Plus que jamais, il est important de revenir à ces organisations qui vivent encore et Sajjra souhaite le réaliser particulièrement dans des pays et avec des cultures qui ne font pas partie de la carte des acteur.ice.s culturel.le.s pour des raisons géopolitiques. La musique est un acte de vie fondamental. Son partage avec n’importe qui clôt un cercle de continuité dans nos vies, que ce soit sous la forme d’un concert ou d’une publication. « The serpent is present » est un acte de retour à nos racines profondes à travers l’altérité dans un invisible cordon ombilical. C’est un pont au dessus des frontières entre les alternatives culturelles, loin des gouvernements ou n’importe quel système qui tente de nous isoler et de nous réprimer.

Dissident.e.s du Pérou, d’Ukraine, de Russie et partout sur Terre. Nous sommes des personnes, pas des gouvernements.

Toujours vivant.e.s!